Retraites : cette mauvaise nouvelle vient de tomber pour 17 millions de pensionnés

Retraites : cette mauvaise nouvelle vient de tomber pour 17 millions de pensionnés 17 millions de retraités vont être directement concernés par des mesures d'économie budgétaire décidées par le gouvernement. Les voici.

C'était dans l'air depuis quelques semaines. Dans le cadre de la politique d'économies du nouveau gouvernement, nombre d'observateurs voyaient mal comment l'exécutif ne pouvait pas mettre les retraités à contribution afin de réduire le déficit public. Et pour cause : les versements des pensions de retraite représentent à eux seuls environ 15 % du PIB de la France et près de la moitié des dépenses de prestations sociales du pays. Des dépenses qui devraient encore s'accentuer dans les années à venir, avec l'augmentation du nombre de retraités et le vieillissement de la population.

A titre d'illustration, la dernière hausse des retraites du début d'année a coûté, à elle seule, 14 milliards d'euros. Une revalorisation annuelle automatique qui vise à indexer le niveau des pensions sur l'inflation, afin que les retraités puissent conserver leur pouvoir d'achat. Et c'est justement ce système d'indexation systématique qui est actuellement dans le collimateur du gouvernement.

Dans le projet de loi de finances que le gouvernement vient de transmettre ce mercredi 2 octobre au Haut Conseil des finances publiques, l'exécutif prévoit en effet de reporter la date habituelle de revalorisation automatique des pensions de retraite. Traditionnellement fixée au 1er janvier de chaque année, cette augmentation serait reportée de 6 mois et n'aurait ainsi lieu qu'à compter du 1er juillet 2025.

Les retraités subiraient donc un gel du montant de la pension de leur régime de base pendant un semestre supplémentaire. Si ce report devrait pénaliser leur pouvoir d'achat, la baisse de ce dernier devrait toutefois rester modérée. D'une part, parce que les retraités ont déjà bénéficié d'importantes hausses de leurs pensions ces dernières années pour faire face à la forte inflation, avec, par exemple, une augmentation de plus de 5 % de leur montant en janvier dernier. D'autres part, car l'inflation a nettement ralenti en 2024, les prix augmentant désormais beaucoup plus lentement qu'en 2022 et 2023. Une tendance qui devrait perdurer en 2025 avec la baisse prévisible des tarifs de l'énergie.

Reste néanmoins que ce report n'augure rien de bon pour les revenus des retraités dans les mois et années à venir. Il pourrait bien en effet constituer le point de départ d'une série de mesures visant directement les pensions. Le comité de suivi des retraites - un groupe d'experts placé auprès du Premier ministre - réclamait déjà cet été des mesures visant à faire revenir le système des retraites à l'équilibre.

Les règles d'indexation des pensions sont particulièrement ciblées pour réaliser des économies : selon le comité, il serait préférable de modifier dorénavant le montant des pensions en tenant d'abord compte des évolutions de croissance. Une telle indexation conduirait à des taux de revalorisation bien inférieurs à ceux de l'inflation. A titre d'illustration, selon les derniers chiffres de la Banque de France publiés en septembre, la croissance en moyenne annuelle atteindrait 1,1 %.

Rappelons pour conclure que si le report de la prochaine hausse des retraites est un objectif du nouveau gouvernement, cette mesure n'est pour le moment qu'au stade du projet de loi. Le budget 2025 doit en effet être voté par le Parlement cet automne, à l'issue de débats qui s'annoncent âpres...