Trop de retraités oublient de demander cette pension à laquelle ils ont pourtant droit
Liquider sa retraite et demander toutes les pensions auxquelles on a droit est un exercice long et délicat. Surtout quand on a eu une carrière professionnelle variée avec des statuts sociaux différents. Et il arrive parfois qu'un retraité ne réclame pas tous ses droits, par oubli ou méconnaissance des règles existantes.
Avec les différents dispositifs mis en place sur les sites de l'assurance vieillesse et des caisses complémentaires, les démarches pour demander ses retraites aux organismes ont été relativement automatisées. Les délais sont longs et il faut s'y prendre plusieurs mois, voire trimestres à l'avance. Mais une fois les éventuels justificatifs envoyés et les dossiers bouclés, la mécanique est assez efficace : les versements sont réguliers et les dysfonctionnements sont rares.
Les ratés peuvent éventuellement survenir quand, au sein d'un couple, l'un des deux conjoints décède. En effet, les retraités sont nombreux à ne pas être suffisamment informés des possibilités offertes par le dispositif des pensions de réversion.
Comme on le sait, les caisses de retraite peuvent verser une pension de réversion au conjoint survivant, sous certaines conditions. Celui-ci doit avoir été marié à l'assuré décédé et avoir plus de 55 ans. Mais la principale condition est liée au plafond de ressources. Pour percevoir une pension de réversion au décès de son conjoint, les revenus annuels du bénéficiaire potentiel ne doivent pas dépasser 2080 fois le Smic horaire. Ce qui, dans la pratique, exclut un certain nombre de veuf ou veuves.
Trop souvent, les personnes concernées négligent ainsi de demander une pension de réversion alors même qu'ils y ont droit. Tout simplement parce qu'ils ignorent plusieurs dispositions importantes.
D'abord, une pension de réversion peut être attribuée au conjoint survivant même si le défunt n'était pas encore à la retraite. Il suffit qu'il ait cotisé au régime général.
Ensuite, la pension de réversion ne concerne pas seulement les veuves ou les veufs. Mais aussi les ex-conjoints. Une personne qui a divorcé peut donc contacter les caisses de retraite de son ex-époux ou de son ex-épouse pour demander une pension de réversion. Tout comme le veuf ou la veuve qui s'est remarié après le décès.
Enfin et surtout, il faut savoir que la condition de ressources ne s'applique pas aux pensions versées par les caisses de retraite complémentaire. On peut donc percevoir une pension de réversion attribuée par l'Agirc-Arrco quel que soit le montant de ses revenus.
Autant de dispositions qu'il faut connaître mais aussi faire connaître : le nombre de retraités qui ne demandent pas leur pension de réversion n'est, en effet, pas négligeable. Selon les derniers chiffres publiés cette année par la Direction statistiques, prospective et recherche de la caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), le taux de non-recours s'élève à près de 10 % pour le seul régime général de l'Assurance retraite.