12 millions d'épargnants vont être touchés par cette annonce que prépare le gouverneur de la Banque de France

"12 millions d'épargnants vont être touchés par cette annonce que prépare le gouverneur de la Banque de France"

Les futurs revenus de placement de 12 millions d'épargnants vont dépendre d'une annonce importante du gouverneur de la Banque de France prévue en juillet. Voici à quoi s'attendre.

Les millions d'épargnants qui disposent d'un livret d'épargne défiscalisé le savent : le taux de rémunération de leur placement est régulièrement modifié par les autorités afin de tenir compte de l'évolution des prix. En principe, les taux du livret A, du livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou du livret d'épargne populaire (LEP) peuvent être modifiés deux fois par an : une fois au 1er février et une fois au 1er août.

C'est à la mi-juillet que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, proposera officiellement des nouveaux taux pour les livrets d'épargne défiscalisés à compter du 1er août prochain, ces recommandations étant en général suivies par l'exécutif. On sait d'ores et déjà qu'il n'y aura aucun suspense pour les pourcentages de rémunération du livret A et du LDDS, puisque l'exécutif a décidé de geler leur taux à 3 % jusqu'en février 2025. Leur rémunération ne sera donc pas modifiée cet été.

En revanche, le taux d'intérêt annuel du livret d'épargne populaire va, lui, diminuer. Actuellement fixé à 5 %, il pourrait même nettement se réduire en raison du ralentissement de l'inflation depuis le début d'année 2024. En effet, comme le veut sa formule de calcul, le nouveau taux du livret est mis à jour en tenant compte du taux moyen d'inflation hors tabac mesuré entre les mois de janvier et de juin. Or, selon les derniers chiffres communiqués par l'Insee, l'évolution des prix sur un an oscille entre 2 et 3 % depuis le début d'année 2024. Elle était ainsi évaluée à 3,1 % en janvier, 2,9 % en février, 2,3 % en mars, 2,2 % en avril et 2,3 % en mai. En attendant les chiffres du mois de juin qui seront communiqués par l'Insee à la mi-juillet, le taux du LEP pourrait donc fortement baisser au 1er août prochain, avec un rendement qui devrait théoriquement être inférieur à 3 %.

Mais heureusement pour les plus de 12 millions de détenteurs d'un LEP, la rémunération de leur placement ne baissera pas autant. La réglementation prévoit en effet que le taux du LEP ne peut jamais descendre en dessous d'un seuil minimal égal au taux du livret A auquel s'ajoute un demi-point. Le taux du livret A restant à 3 % au 1er août, le nouveau taux du livret d'épargne populaire sera donc au minimum égal à 3,5 % à cette date.

Au regard des règles ci-dessus, le taux du LEP proposé par François Villeroy de Galhau en juillet sera donc au moins égal à 3,5 %. Mais un taux plus élevé n'est pas exclu, puisque le gouverneur de la Banque de France a déjà proposé des taux supérieurs à ceux théoriquement fixés par la réglementation afin de donner un gain de pouvoir d'achat aux ménages aux revenus les plus modestes.

Le nouveau taux du LEP devrait être définitivement officialisé à la fin du mois de juillet. Il appartiendra alors à l'éventuel nouveau gouvernement formé d'ici là de suivre ou non les recommandations du gouverneur de la Banque de France. Mais dans tous les cas, le taux du LEP sera au moins égal à 3,5 %. Et ce, quelle que soit l'identité du nouveau Premier ministre...