Pour se faire rembourser un téléphone cassé, de plus en plus de Français ont recours à cette technique frauduleuse

Remplacer ou réparer un téléphone cassé peut coûter cher. En réaction, de nombreux Français ont recours à une astuce illégale pour obtenir un remboursement.

Les téléphones mobiles coûtent parfois plus cher qu'un ordinateur. Et comme ils sont à la fois plus fragiles et transportés en permanence, ils sont plus souvent cassés. Avec un coût de remplacement élevé. D'où les pratiques illégales de certains consommateurs peu scrupuleux qui se font rembourser leur mobile par leur assureur.

Quand ils achètent un téléphone mobile, les consommateurs souscrivent aussi souvent une assurance spécifique contre le vol et la casse. Si les conditions sont respectées, on peut donc se faire rembourser son mobile en toute légalité.

Problème : ces assurances sont assez coûteuses et parfois assez restrictives en termes de garantie, avec des exclusions multiples et variées. La plupart du temps, on néglige de s'assurer et on assume soi-même le renouvellement du mobile volé, perdu ou cassé. Mais certains consommateurs franchissent malheureusement la ligne jaune en faisant jouer illégalement leur responsabilité civile.

L'assurance multirisques habitation couvre en effet les dommages et les sinistres touchant le logement en question mais elle inclut aussi une assurance responsabilité civile (RC) qui couvre les dommages qu'on peut causer à autrui ou à ses biens. A condition naturellement que le dommage ne soit pas causé volontairement.

Le principe de cette escroquerie à l'assurance, car c'en est une, est donc simple.
1. X casse son mobile.
2. Il s'adresse à un complice de confiance Y, qui bénéficie d'une assurance multirisques habitation.
3. Y déclare à son assureur qu'il a cassé le téléphone mobile de X, par exemple à son domicile.
4. L'assureur rembourse alors le mobile directement à X.

Sur le papier, cette arnaque à l'assurance est facile à mettre en oeuvre et elle est effectivement très répandue. A ceci près que les assureurs ont progressivement mis en place certaines parades assez efficaces.

Ils confient d'abord le dossier à un expert, qui demande toutes sortes de justificatifs : facture d'achat, photos du mobile sous tous les plans, déclaration sur l'honneur. Ce qui peut prendre plusieurs semaines. Deuxième parade : les assureurs ne remboursent jamais le prix du mobile neuf mais appliquent un coefficient de vétusté, qui atteint vite les 50% du prix. Ce qui réduit déjà l'intérêt de la fraude. Ensuite, tous les contrats prévoient une franchise, qui peut atteindre plusieurs centaines d'euros. Ce qui réduit d'autant le montant du remboursement.

Ces assurés arnaqueurs sont donc généralement étonnés : le fruit de l'escroquerie n'est pas si intéressant que cela. Pire encore pour eux : ils sont généralement surpris de voir ensuite le montant de leur cotisation d'assurance habitation augmenter de façon importante. Le crime ne paie pas, l'arnaque à l'assurance non plus.