LEP : la bonne nouvelle se précise pour le futur taux du livret d'épargne populaire

L'inflation ayant nettement ralenti, le taux du livret d'épargne populaire va être modifié. Mais il ne sera pas aussi bas que prévu, voici pourquoi.

Le livret d'épargne populaire a connu un vrai succès ces deux dernières années. Et pour cause : son taux de rémunération est devenu très attractif, avec un pourcentage ayant atteint jusqu'à plus de 6 % l'an dernier. Actuellement, la rémunération annuelle du livret est toutefois légèrement inférieure, avec un taux ramené à 5 % depuis le 1er février. A cette baisse devrait en succéder une autre le 1er août prochain. Les taux des livrets d'épargne défiscalisés sont en effet traditionnellement modifiés deux fois par an à ces dates afin de tenir compte de l'évolution des prix à la consommation.

Or, l'inflation a nettement ralenti ces derniers mois. Selon les chiffres communiqués par l'Insee, l'évolution des prix sur un an oscille ainsi entre 2 et 3 % depuis le début d'année 2024. Une baisse qui aura un impact sur la rémunération du livret d'épargne populaire, puisque le taux de ce livret est théoriquement fixé à partir de la moyenne de l'inflation hors tabac des six derniers mois. En principe, le taux du LEP pourrait donc fortement baisser au 1er août prochain, avec un rendement qui pourrait être inférieur à 3 %, en fonction des données qui seront fournies par l'Insee cet été.

Cette forte baisse est toutefois peu probable. D'abord parce que le gouvernement est dans une logique de soutien à l'épargne des ménages aux revenus modestes. Il a ainsi recours aux "coups de pouce" en fixant un taux de rémunération du LEP supérieur à celui qui devrait être appliqué en tenant uniquement compte de l'inflation. Ainsi, le taux du livret d'épargne populaire au 1er février aurait par exemple dû tomber théoriquement à 4,4 % au 1er février dernier, contre un taux finalement fixé à 5 % par le gouvernement.

Mais si une chute de deux points (ou plus) du taux du livret d'épargne populaire est inenvisageable cet été, c'est surtout parce qu'il existe une règle très simple fixée par arrêté : la rémunération du LEP ne peut jamais descendre en dessous d'un taux d'intérêt minimal. Par conséquent, si l'inflation des six derniers mois conduit à taux inférieur au minimum réglementaire, c'est le taux de ce seuil qui est fixé.

Ce taux minimal du LEP suit la règle suivante : il doit être au moins supérieur de 0,5 point au taux d'intérêt du livret A, actuellement fixé 3 %. Or, ce taux ne sera pas modifié au 1er août 2024, le gouvernement ayant décidé de geler la rémunération du livret A jusqu'au 1er février 2025. Par conséquent, le taux du livret d'épargne populaire au 1er août prochain sera au minimum égal à 3,5 %.

Un taux de 3,5 % constituerait toutefois une nette baisse de rendement du LEP, qui perdrait ainsi 1,5 point. Mais même à ce taux, le livret d'épargne populaire resterait un placement très intéressant, puisque l'inflation ralentit. Par ailleurs, si le gouvernement ne devrait communiquer le nouveau taux du LEP que cet été, il est probable que sa rémunération avoisine plutôt les 4 % compte-tenu des coups de pouce accordés à ce livret d'épargne par l'exécutif ces dernières années.