Face à l'insécurité, 21 % des Français sont prêts à risquer cette amende de 500 € pour se protéger
Avec la hausse des agressions, 21 % des Français ont adopté une pratique pour se protéger. Quitte à franchir les limites de la légalité...
L'insécurité augmente en France. C'est du moins ce que pensent 92 % des Français, d'après un récent sondage Odoxa pour Fiducial et Le Figaro publié le 2 avril. Un quasi-consensus qui fait écho aux derniers chiffres sur la délinquance publiés par le ministère de l'Intérieur.
Dans un communiqué de presse paru en début d'année, les services de l'Intérieur constataient ainsi que la plupart des indicateurs de délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie nationale étaient en augmentation l'an dernier par rapport à l'année précédente. Parmi les hausses observées, une partie concerne les atteintes aux biens, avec des augmentations des cambriolages (+ 3 %), des vols de véhicules (+ 4 %) ou des escroqueries (+ 7 %).
Mais surtout, la hausse de la délinquance est particulièrement visible pour les atteintes aux personnes. Toujours d'après les chiffres du ministère, les coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans et plus ont augmenté de 7 % l'an dernier, tout comme les violences sexuelles (+ 8 %) et les tentatives d'homicides (+ 13 %).
Dans son enquête publiée le 2 avril, l'institut de sondage Odoxa a interrogé les Français sur les moyens qu'ils mettaient en oeuvre pour prévenir les agressions. D'après les réponses obtenues, 63 % d'entre eux ont décidé d'équiper leur domicile via un digicode, une alarme, une caméra de surveillance ou le recours à un chien de garde. Mais une partie des Français (30 %) cherchent aussi à se protéger individuellement lorsqu'ils sortent de leur domicile en pratiquant une discipline d'auto-défense et/ou en portant une arme.
Parmi les équipements de protection utilisés, la bombe lacrymogène est de loin l'arme la plus répandue : 21 % des Français affirment en détenir une... Quitte à parfois risquer une lourde amende en cas de contrôle de police et de gendarmerie.
Légalement, les bombes lacrymogènes sont en effet classées comme des armes de catégorie D. Si en détenir une à son domicile est autorisé, son port et son transport en voiture ou sur soi à pied sans motif légitime sont en revanche passibles de poursuites pénales. Théoriquement, le détenteur risque jusqu'à 15 000 € d'amende et 1 an de prison. Mais le plus souvent, la personne qui remet volontairement son arme aux forces de l'ordre lors d'un contrôle risquera une amende forfaitaire de 500 €, ce montant étant minoré à 400 € ou majoré à 1000 € selon le délai de paiement.
Il est toutefois possible d'éviter l'amende si la personne contrôlée est en mesure de fournir un motif légitime aux policiers ou aux gendarmes. Tout dépend ici des circonstances, du contexte et des lieux. Mais attention : la direction de l'information légale et administrative précise que "prétendre que l'arme servirait à mieux affronter une altercation ou un danger ne constitue pas un motif légitime en soi"... L'amende de 500 € est donc bel et bien un risque en cas de port ou de transport d'une bombe lacrymogène... Un risque que des millions de Français sont désormais prêts à prendre face à la hausse de l'insécurité.