A cause de ces drones, des pénuries et des retards de livraison attendent les Français en ce début d'année
Voitures, meubles, pièces détachées... Les retards de livraison sont très fréquents depuis la fin de la crise sanitaire liée au Covid. Il n'est en effet pas rare d'attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour qu'un produit soit acheminé en France depuis l'étranger, et notamment l'Asie. Un problème qui avait toutefois tendance à se résorber ces derniers mois, avec une contraction de la demande due à l'inflation. Mais de récentes annonces de grandes entreprises indiquent que de nouvelles pénuries vont survenir dans les semaines à venir.
A la fin du mois de décembre, le géant suédois du meuble Ikea avait déjà alerté ses clients sur de futurs retards de livraison de certains produits ou leur absence dans les rayons. Plus récemment, les usines européennes de certains constructeurs automobiles ont dû être mises à l'arrêt du fait de problèmes d'approvisionnement en ce début d'année 2024. C'est le cas de l'usine Tesla de Berlin, en Allemagne, ou de l'usine Volvo de Gand, en Belgique. Les équipes d'assemblage manquent en effet de composants venus d'Asie. Et de nombreuses autres entreprises n'ont pas encore communiqué sur ces problèmes d'acheminement, qui toucheront plusieurs secteurs majeurs de l'industrie européenne.
L'ensemble de ces retards ont une seule et même cause. Elle est liée au contexte géopolitique et à la crise en mer Rouge, au large des côtes du Yémen. C'est en effet dans cette zone que transitent un grand nombre de frets maritimes en provenance d'Asie. Or, les navires de transport de marchandises comptant circuler par la mer Rouge et le canal de Suez pour rejoindre l'Europe sont actuellement déroutés pour raison de sécurité. Passant désormais par le cap de Bonne-Espérance, Ils accusent d'importants retards à leurs ports de destination.
Cette crise amorcée en fin d'année dernière est due aux Houthis du Yémen. Soutenus par l'Iran et opposés à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, les rebelles houthistes ont multiplié les attaques de navires transitant par la mer Rouge depuis l'automne via l'utilisation de drones kamikazes et des tirs de missiles. Avec comme conséquence une déstabilisation du marché du commerce maritime, le transit de marchandises par cette région représentant plus de 15 % du trafic mondial.
En plus de ces retards devrait s'ajouter une autre conséquence préjudiciable pour le portefeuille des Français. Une augmentation des prix est en effet à prévoir en raison des coûts supplémentaires supportés par les sociétés de transport. Elle devrait s'accompagner d'une hausse du coût du pétrole et du gaz attendue par les observateurs économiques du fait de ces tensions au Moyen-Orient. Malgré les annonces gouvernementales optimistes prédisant un ralentissement de l'inflation cette année, il est donc bien possible que les Français n'en aient pas fini avec les hausses importantes des prix en 2024.