Les salariés ne le savent pas, mais une prime de fin d'année peut rapporter 2,5 fois plus qu'une hausse de salaire

Les salariés ne le savent pas, mais une prime de fin d'année peut rapporter 2,5 fois plus qu'une hausse de salaire La fin d'année est souvent propice aux primes et hausses de salaire. Voici pourquoi les premières peuvent être beaucoup plus intéressantes que les secondes.

En cette fin d'année, les primes d'entreprises ont le vent en poupe. Dernier exemple en date : le Parlement a récemment adopté la loi sur le partage de la valeur qui a pour objectif d'étendre les primes d'intéressement, de participation ou de partage de la valeur (PPV) à toutes les entreprises de plus de 11 salariés. Un texte de loi qui, pour l'essentiel, n'est en fait qu'une transposition d'un accord national interprofessionnel conclu par les partenaires sociaux en février 2023.

Si ces dispositifs, qui associent les salariés aux résultats de leur entreprise via une redistribution des bénéfices, font quasi-consensus, c'est parce qu'ils présentent d'importants avantages aussi bien pour les employeurs que pour leurs salariés. Sous certaines conditions, les primes versées sont en effet exonérées d'impôt et de charges sociales. Ces sommes doivent ainsi être distinguées du salaire mensuel, qui n'est pas soumis au même régime fiscal et social.

Et ce dernier point est déterminant pour beaucoup d'employeurs, mais aussi de salariés. Alors que pour une prime exonérée, la somme décaissée par l'entreprise correspond au montant que touche le salarié, tel n'est naturellement pas le cas avec le salaire. Pour évaluer la différence entre le coût pour leur entreprise et le salaire net d'impôt qui leur est finalement versé chaque mois, les salariés doivent en effet tenir compte des cotisations salariales mais aussi patronales.

Cette différence est aujourd'hui très facile à évaluer via le simulateur mis en ligne par l'Urssaf. Et elle est frappante. Prenons un salaire de 2 500 € bruts par mois, soit une somme proche du salaire médian en France. Selon le convertisseur de l'Urssaf, le salarié touchera 1 848 € de salaire net après impôt. Mais le coût total pour l'employeur, c'est-à-dire la dépense réelle supportée par l'entreprise, atteint 3 237 € ! Sur un an, le salarié perçoit 22 182 € quand l'employeur décaisse 38 849 €.

Prenons maintenant une prime annuelle de 3 000 € exonérée de charges et d'impôt et comparons-la à une hausse de salaire sur un an. Le simulateur de l'Urssaf permet d'ajouter 3 000 € au coût total employeur pour atteindre donc 38 849 + 3 000 = 41 849 €. Ce qui donne une rémunération nette annuelle de 23 375 € pour le salarié. Soit seulement 1 193 € de plus. Conclusion : pour une même somme de 3 000 € dépensée par l'entreprise, le salarié touchera 2,5 fois plus en prime exonérée qu'en hausse de salaire.

Au regard de ce simple exemple, on comprend pourquoi des primes annuelles peuvent apparaître beaucoup plus intéressantes qu'une augmentation de salaire pour l'employeur comme pour le salarié. A condition, bien sûr, de raisonner à court terme : contrairement au salaire mensuel, les primes peuvent, elles, diminuer ou ne plus être versées d'une année sur l'autre...