Cette aide aux personnes âgées va bientôt dépasser 1000 € par mois, mais la moitié des retraités éligibles ne la demande pas
Les personnes âgées peuvent facilement se perdre entre les différents dispositifs d'aide qui leurs sont destinés. Entre le financement des hébergements en maison de retraite, les accompagnements à domicile ou les allocations destinées aux seniors aux revenus modestes ou handicapés, il est très difficile de bien connaitre toutes les aides existantes. D'autant qu'aux dispositifs nationaux s'ajoutent bien souvent des aides supplémentaires au niveau local.
L'une de ces aides fait particulièrement l'objet d'un taux important de non-recours de la part des personnes âgées éligibles. A partir de 65 ans, un retraité aux faibles ressources qui vit en France peut en effet s'adresser à sa caisse de retraite pour obtenir l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Ce dispositif, encore appelé "minimum vieillesse" dans le langage courant, lui permet de compléter ses revenus afin de bénéficier d'un montant mensuel minimal pour vivre.
Le montant de l'Aspa est augmenté tous les ans au 1er janvier. Sa hausse sera particulièrement importante en 2024, puisque l'aide sera revalorisée de 5,2 %. Avec cette augmentation, l'allocation maximale dépassera pour la première fois le seuil des 1000 € par mois pour une personne seule. Une bonne nouvelle pour les retraités aux faibles ressources dans ce contexte d'inflation et de hausse des prix.
Pour autant, et en dépit des hausses de l'allocation, le taux de non-recours à l'Aspa chez les personnes éligibles est très important. Selon les chiffres communiqués par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), la moitié d'entre elles ne demandent pas l'allocation alors même qu'elles y ont droit. L'attribution de l'Aspa n'est en effet pas automatique : pour l'obtenir, il faut adresser un dossier à sa caisse de retraite en joignant un certain nombre de justificatifs. Les retraités qui ne réclament rien n'obtiennent donc aucune aide.
Ce taux important de non-recours peut notamment s'expliquer par la récupération de l'Aspa sur les successions. En effet, le dispositif prévoit qu'en cas de décès du bénéficiaire, les montants versés par la caisse de retraite sont partiellement remboursables sur l'actif net de sa succession, c'est-à-dire le montant de son patrimoine moins ses dettes. Mais cette récupération ne s'applique qu'à partir d'un certain montant d'actif net, qui a récemment été lui aussi augmenté. Alors que le seuil était fixé à 39 000 € avant le 1er septembre dernier, il est désormais de 100 000 € depuis cette date. Par conséquent, beaucoup moins de bénéficiaires sont aujourd'hui concernés par ce recouvrement.
Avec ces récentes mesures favorables, le nombre de bénéficiaires de l'allocation pourrait augmenter dans les mois à venir. Mais l'une des principales causes du non-recours à l'Aspa reste, comme bien souvent en matière d'aides, le manque d'information des retraités éligibles. Une raison pour ne pas hésiter à partager cet article aux personnes âgées de votre entourage qui pourraient, sans le savoir, être concernées par le dispositif.