Réforme du chômage : pourquoi vos allocations risquent de baisser à partir de janvier
Le projet de nouvelle convention chômage modifie les règles de calcul des indemnités mensuelles versées par Pôle emploi. Voici ce qui devrait changer en 2024.
C'est une nouvelle mesure de "rabotage" des allocations chômage qui devrait à nouveau faire parler. Réunis le 10 novembre dernier pour fixer les règles de la nouvelle convention d'assurance chômage en vigueur à partir de 2024, les partenaires sociaux ont signé un protocole d'accord qui doit normalement s'appliquer le 1er janvier prochain. L'une des mesures prévues concerne le montant de l'indemnité chômage mensuelle, qui est revu à la baisse en vue de faire des économies.
Voici ce qui va changer. Actuellement, le montant des allocations chômages sont calculées sur une base journalière. Chaque mois, Pôle emploi multiplie le montant de l'indemnité journalière du demandeur d'emploi par le nombre de jours du mois. L'allocataire touche, par exemple, une indemnité plus importante en mars (31 jours) qu'en avril (30 jours).
Le protocole d'accord modifie cette règle en "lissant" le mode de calcul de l'allocation. Désormais, le montant touché par l'allocataire serait le même tous les mois de l'année. Le paiement mensuel serait ainsi calculé sur la base de 30 allocations journalières. Y compris, donc, pour l'indemnité versée au titre d'un mois de 31 jours… Concrètement, les allocataires de Pôle emploi perdraient donc un jour d'indemnisation lors des mois de 31 jours.
Pour estimer la perte financière annuelle que représente le nouveau calcul pour les demandeurs d'emploi, il faut tenir compte du nombre de jours sur une année, de 365 ou 366 en année bissextile. Avec 30 jours indemnisés par mois, on obtient 12 x 30 = 360 jours indemnisés. Sur une année pleine, un demandeur d'emploi pourrait ainsi perdre entre 5 et 6 jours d'allocations journalières.
Ce nouveau mode de calcul n'est pas encore officiellement acté, l'accord devant encore être entériné par le ministère du Travail d'ici la fin de l'année. Mais le lissage des allocations chômage devrait entrer en vigueur en janvier prochain, plusieurs organisations syndicales ayant d'ores et déjà donné leur accord en contrepartie de mesures plus favorables aux demandeurs d'emploi. Parmi elles : la réduction de la durée de travail minimale pour toucher le chômage, qui passerait de 6 à 5 mois, et la fin de la dégressivité des indemnités chômage pour les cadres de plus de 55 ans.