Permis rose à remplacer : risquez-vous vraiment une amende ?

De nombreux conducteurs reçoivent des SMS les incitant à remplacer leur permis rose sous peine d'amende. Il s'agit d'une tentative d'escroquerie. Explications.

Depuis près de 10 ans, les permis sous forme de carte de crédit remplacent progressivement les anciens permis roses cartonnés. Pour autant, des millions d'automobilistes français détiennent encore ce format de document qu'ils peuvent présenter aux forces de l'ordre en cas de contrôle routier. Et ils pourront encore le faire pendant des années, contrairement aux informations que certains escrocs communiquent actuellement par SMS ou par emails.

De faux messages circulent en effet depuis plusieurs semaines afin d'inciter les conducteurs à remplacer leur permis rose par le nouveau format. Comme souvent en cas d'escroquerie, ces communications se fondent sur une fausse menace de sanction, en l'occurrence ici une supposée amende que l'automobiliste qui n'aurait pas remplacé son justificatif risquerait en cas de contrôle. L'objectif des escrocs consiste à faire cliquer sur un lien renvoyant le destinataire vers une fausse plateforme inspirée de celle des sites des services officiels. Mise en confiance, la victime y communique ensuite des informations confidentielles.

La réglementation routière est pourtant très claire sur ce point : les permis roses demeurent valables au plus tard jusqu'au 19 janvier 2033. Cette règle est prévue par l'article 8 de l'arrêté du 20 avril 2012 fixant les conditions d'établissement, de délivrance et de validité du permis de conduire. Le remplacement du permis rose avant 2033 n'est à ce jour obligatoire qu'en cas de détérioration, de perte ou de vol, conformément aux informations diffusées par le ministère de l'Intérieur. Les automobilistes qui ne se trouvent pas dans l'une de ces situations n'ont donc pas à demander le remplacement de leur permis de conduire. Si cette formalité devrait devenir obligatoire d'ici quelques années, elle est encore loin d'être d'actualité... En attendant, la réception de messages en lien avec ce remplacement doit a minima éveiller la suspicion des destinataires. Comme le précise la CNIL sur son site Internet, ils peuvent aussi signaler ces tentatives de fraude via différents services anti-spam.