Divorce sans juge à l'amiable : comment divorcer sans juge

"Divorce sans juge à l'amiable : comment divorcer sans juge"

Comment divorcer sans juge, devant notaire, avec la procédure de consentement mutuel à l'amiable. Démarches, avantages et inconvénients.

Comment se déroule un divorce sans juge ?

Le divorce sans juge est une procédure de divorce par laquelle les deux époux signent une convention de divorce sans passer par le tribunal. Le divorce suppose l'intervention de leurs avocats respectifs, chargés de rédiger la convention. Si les époux la valident, celle-ci est ensuite enregistrée par un notaire. Ce type de procédure présente surtout l'avantage d'être rapide par rapport aux autres procédures de divorce : les époux peuvent en effet divorcer sans avoir à attendre une convocation devant le juge. Les délais d'attente sont en effet d'au moins plusieurs mois, la durée d'un divorce pouvant même parfois atteindre plus de 2 ans. En revanche, il s'agit d'une procédure relativement coûteuse puisque chaque époux doit prendre un avocat. Les articles de loi applicables au divorce sans juge sont les articles 229 et suivants du Code civil. Le divorce sans juge a été intégré dans le Code civil français par la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016.

Le divorce sans juge par consentement mutuel amiable (ou divorce contractuel devant notaire) est obligatoire pour toutes les procédures par consentement mutuel, sauf si l'un des enfants mineurs demande à être entendu par le juge. Rappelons également que le divorce par consentement mutuel n'est pas possible quand l'un des époux fait l'objet d'une mesure de protection (tutelle ou curatelle).

Faut-il obligatoirement un avocat pour divorcer sans juge ?

Chacun des époux souhaitant divorcer sans juge doit être assisté par un avocat. A la différence de la procédure par consentement mutuel judiciaire, où ils peuvent choisir tous les deux le même avocat. Seule condition posée : les avocats ne doivent pas exercer dans la même structure afin de prévenir les risques de conflits d'intérêts.

Du fait de cette obligation d'avoir un avocat, le divorce sans juge ne présente pas d'avantage financier. Bien au contraire, puisque chacun des époux doit en prendre un. Il n'est donc pas possible de prendre le même avocat, et donc de partager les frais... Les tarifs sont librement négociés. En pratique, ils représentent bien souvent plusieurs milliers d'euros. Les avocats se sont toutefois engagés à pratiquer des honoraires réduits au moment de la mise en oeuvre du dispositif. Le dépôt de la convention de divorce chez le notaire coûte quant à elle 50,40 € TTC, frais qui peuvent être partagés par les deux conjoints.

Que contient la convention de divorce sans juge ?

Lors d'un divorce sans juge, les époux doivent s'accorder sur la rédaction d'une convention qui précise les modalités de la rupture et ses conséquences. En pratique, cette convention de divorce est co-rédigée par les avocats après une négociation entre les époux assistés par leurs conseils respectifs.

Cette convention doit être très détaillée et mentionner notamment l'identité des avocats, l'état liquidatif du régime matrimonial, l'existence d'une éventuelle prestation compensatoire ou pension alimentaire, les modalités d'exercice de l'autorité parentale, le sort du logement familial, l'éventuel versement d'une soulte, la perte ou la conservation du nom d'époux, etc. La convention doit également prévoir le maintien ou la révocation des avantages matrimoniaux et donations entre époux.Sous l'égide de leurs avocats, les parents doivent notamment veiller à informer leurs enfants des conséquences du divorce, alors que dans la procédure judiciaire, c'est le juge qui veille aux intérêts des enfants mineurs.

Quelle est la procédure de signature de la convention ?

Après la rédaction du projet de convention de divorce par les avocats, chacun l'adresse à son client par lettre recommandée avec avis de réception. Les époux doivent respecter un délai de réflexion d'une durée minimale de 15 jours pendant lequel ils ne peuvent pas signer la convention. Ce n'est qu'à l'expiration de ce délai que les avocats peuvent convenir d'une réunion afin que les époux signent la convention de divorce.

La convention de divorce est signée simultanément par les avocats rédacteurs et les époux. Ces derniers doivent être physiquement présent au moment de la signature de l'acte : ils ne peuvent pas se faire représenter. Une fois signée, la convention est déposée auprès d'un notaire qui devra contrôler qu'elle comporte bien toutes les mentions exigées par loi, sous peine de nullité. Il s'agit plus d'un contrôle de forme que d'un contrôle de fond : le notaire n'a pas pour rôle de contrôler le contenu ou l'équilibre de la convention. Le dépôt auprès du notaire donnera date certaine et force exécutoire à la convention.

Quelle est la durée d'un divorce sans juge ?

La durée d'une procédure de divorce sans juge est beaucoup plus rapide que la moyenne des divorces puisque les époux ne passent pas par le tribunal. Le délai dépendra surtout du degré d'entente entre les époux : s'il n'existe pas de désaccord, la procédure ne prendra que quelques mois, voire quelques semaines. En revanche, le divorce prendra plus de temps si certains points (exemples : le montant de la pension alimentaire ou de la prestation compensatoire) doivent être négociés. Il faudra dans tous les cas attendre le délai de réflexion de 15 jours à compter de la réception du projet de convention, les époux ne pouvant y renoncer même s'ils souhaitent accélérer la procédure. Le divorce sans juge prend effet à la date d'enregistrement par le notaire et entraîne les mêmes conséquences qu'un divorce judiciaire par consentement mutuel.

Comment se déroule le divorce judiciaire par consentement mutuel ?

Dans certains cas, le divorce par consentement mutuel ne peut pas se faire sans l'intervention d'un juge. L'un des avocats rédige alors une « requête », signée des deux époux et par l'autre avocat adressée au JAF (Juge des Affaires Familiales) du tribunal judiciaire (TJ). Elle comporte notamment un projet de convention réglant les questions de conséquences du divorce et un acte de liquidation du régime matrimonial (sort et liste des biens à partager). En présence d'immeubles, l'intervention d'un notaire est alors obligatoire.

Le JAF, une fois saisi de cette requête, procède à une convocation des deux époux pour l'audience de conciliation. Le juge reçoit les époux séparément, puis ensemble, afin de vérifier la réalité du consentement. Les termes du projet de convention sont éventuellement modifiés pour préserver l'intérêt des enfants et l'équité des rapports. Il prononce ensuite un jugement et homologue le divorce.

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