Frais d'agence et vente immobilière : calcul et pourcentage

"Frais d'agence et vente immobilière : calcul et pourcentage"

Des frais d'agence doivent être payés en cas de recours à une agence immobilière lors de la vente ou de l'achat d'une maison ou d'un appartement. Pourcentage, calcul et répartition du paiement de ces honoraires de commission.

Ne sont traités ici que les frais d'agence immobilière pour la vente ou l'achat d'un logement. D'autres règles s'appliquent pour les frais d'agence pour une location.

Faut-il toujours payer des frais d'agence ?

Les frais d'agence en cas d'achat immobilier ne sont pas obligatoires, puisque de nombreuses transactions immobilières se concluent directement entre l'acquéreur et le vendeur. Mais très souvent, ce dernier préfère confier un « mandat » à un intermédiaire chargé de chercher les acheteurs potentiels et de conclure la transaction. Le mandat de vente immobilière n'est rien d'autre qu'une mission concrétisée par un contrat écrit en bonne et due forme. Comme tout contrat, le mandat doit mentionner l'objet du contrat, sa durée, les conditions de résiliation et de rémunération de l'intermédiaire. Cette dernière comprend notamment la TVA, contrairement à la vente directe entre particuliers.

Sur le plan fiscal, il vaut mieux que le mandat de vente immobilière mette la commission à la charge de l'acquéreur, qui devra alors la payer directement à l'intermédiaire. Dans le cas contraire, en effet, elle ferait partie intégrante du prix de vente et l'acquéreur devrait payer des droits de mutation sur le montant de cette commission.

Comment calculer le montant de la commission d'agence ?

Contrairement à ceux du notaire, les montants des honoraires de l'agent immobilier à l'occasion d'une vente ne sont pas encadrés par la loi. Les frais d'agence sont donc librement fixés par les professionnels. Toutefois, les mêmes règles de calcul se retrouvent dans la plupart des contrats en pratique.

Le montant des honoraires est généralement défini en proportion du prix de vente. Plus le montant de la transaction est élevé, plus celui des frais d'agence l'est également, mais selon un pourcentage qui est généralement dégressif. Ainsi, un prix de vente d'un montant important se verra appliquer un pourcentage moindre qu'une « petite » vente de faible montant, et inversement. Le plus souvent, le taux appliqué est situé entre 3% et 7% % du prix de vente.

Le montant de la commission de l'agent immobilier pour la vente d'un logement est donc fixé par sa grille tarifaire, affiché en vitrine et sur son site internet. En principe, le vendeur qui lui confie un mandat de vente ne peut donc pas les négocier. Dans la pratique, quand un acheteur fait une offre d'achat, généralement inférieure au prix demandé, il est très fréquent que l'agent immobilier accepte de réduire le montant de la commission initiale pour faciliter la transaction.

Faut-il partager les frais d'agence en cas de vente ?

La règle du partage des frais d'agence en cas de location n'est pas applicable dans le cadre d'un achat. Il n'existe donc aucune obligation de répartir les frais d'agence pour moitié entre le vendeur et l'acheteur. En cas de vente immobilière, les frais d'agence sont donc, en principe, à la charge du vendeur qui a eu recours à l'agence et qui lui a confié un mandat de vente. Mais on peut parfaitement prévoir que ce paiement sera dû par l'acquéreur ou définir une répartition des frais entre les deux parties. Quand le paiement de la commission incombe au vendeur, celui-ci fixe d'abord le prix net qu'il souhaite obtenir de la vente et l'agent immobilier ajoute ensuite sa commission à ce montant.

Quand sont payés les frais d'agence ?

La rémunération est versée à l'agent immobilier une fois que la transaction est effectuée. Le versement de la commission de l'agent immobilier ne doit pas avoir lieu tant que la vente n'a pas été effectivement conclue, c'est-à-dire au moment de la signature définitive de l'acte authentique chez le notaire.

Faut-il payer les frais d'agence si la vente est annulée ?

Il arriver en pratique que l'acte authentique de vente ne soit finalement pas signé alors que le professionnel immobilier a engagé les démarches pour que la vente se réalise. C'est souvent le cas lorsque l'une des conditions suspensives stipulées dans l'avant-contrat n'est pas réalisée, par exemple si l'acheteur n'obtient pas son prêt ou son permis de construire. Dans ce cas, l'agent immobilier n'a pas droit à sa commission. Il peut arriver aussi qu'une condition suspensive ne se réalise pas, par la faute volontaire de l'acquéreur potentiel (qui, par exemple, n'a pas déposé de demande de prêt)... Dans ce cas, la vente n'est pas conclue et l'agent ne peut réclamer d'honoraires. Mais l'acheteur indélicat peut se voir condamner à verser des dommage-intérêts à la fois au vendeur et à l'intermédiaire qui s'est vu privé de commission.

Autre hypothèse : l'acheteur et le vendeur renoncent finalement d'un commun accord à signer l'acte authentique. Ce qui, naturellement, pénalise l'agent immobilier qui a effectué toutes les démarches préalables (recherche de l'acquéreur, etc.). Dès lors que la vente n'est pas légalement conclue, ce dernier ne peut exiger d'honoraires. Mais là encore, rien ne l'empêche de porter l'affaire auprès des tribunaux qui évalueront l'étendue du préjudice subi et pourront accorder des dommages-intérêts. Dans l'arrêt n° 16-21044 du 10 octobre 2018, la 1ère chambre civile Cour de cassation a considéré que les candidats acquéreurs devaient payer sa commission à l'agent immobilier alors même qu'aucun acte authentique n'avait été signé. Dans les faits, les acheteurs avaient renoncé à la vente sans motif particulier au-delà du délai de rétractation suivant la signature du compromis.

Les mandats prévoient généralement le versement de dommages-intérêts quand le vendeur refuse finalement de signer l'acte authentique alors que toutes les conditions ont été acceptées par l'acheteur.

Dernier cas, peu fréquent : il peut arriver que l'acte de vente stipule des « conditions résolutoires » qui annulent rétroactivement la transaction si elles se réalisent. Dans cette hypothèse, la vente est effectivement résiliée mais l'agent immobilier conserve sa commission puisque l'acte authentique a été signé.

  • Cour de Cassation, arrêt n° 16-21044 : https://www.courdecassation.fr/decision/5fca84617a2d0874d482edc5
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