Journée de solidarité et lundi de Pentecôte travaillé

Journée de solidarité et lundi de Pentecôte travaillé Initialement fixée au Lundi de Pentecôte, la journée de solidarité prend la forme, pour les salariés, d'une journée supplémentaire de travail non rémunérée. Le point sur les règles du droit du travail applicables au lundi de Pentecôte et à la journée de solidarité.

Qu'est-ce que la journée de solidarité ?

La journée de solidarité est un jour de travail supplémentaire non-rémunéré effectué chaque année par les salariés en vue de financer des actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées. Instaurée par la loi du 30 juin 2004 votée suite à la canicule de l'été 2003, la journée de solidarité devait, à l'origine, avoir lieu le lundi de Pentecôte. Ces dispositions ont depuis été assouplies puisqu'elle peut notamment avoir lieu un autre jour de l'année.  La journée de solidarité donne lieu au paiement par les entreprises d'une contribution égale à 0,3% de la masse salariale censée correspondre aux salaires non versés. Chaque année, elle rapporte ainsi plusieurs milliards d'euros.

Les articles de loi relatifs à la journée de solidarité figurent aux articles L. 3133-7 et suivants du Code du travail. Les clauses du contrat de travail ne peuvent pas être contraires aux dispositions de ces textes de loi.

Quelle est la date de la journée de solidarité ?

Initialement, la loi prévoyait que la journée de solidarité - instituée en 2004 pour financer des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées - devait être fixée le lundi de Pentecôte en l'absence d'accord collectif au sein de l'entreprise. La loi n° 2008-351 du 16 avril 2008 a modifié le dispositif en le simplifiant : désormais, toute référence au lundi de Pentecôte est supprimée. L'organisation de cette journée est fixée par accord d’entreprise, d’établissement ou, à défaut, par accord de branche. En l'absence de texte, elle peut être fixée unilatéralement par l'employeur après consultation du comité social et économique (CSE).

En d'autres termes, la journée de solidarité est fixée soit par accord, soit par l'employeur. Elle peut désormais s'effectuer soit pendant un jour férié chômé autre que le 1er mai (comme le lundi de Pentecôte par exemple), soit pendant un jour de RTT, soit selon d'autres modalités à déterminer au sein de l'entreprise (travail un samedi ou travail 7 heures de plus sur l'ensemble de l'année par exemple). Dans tous les cas, la journée de solidarité ne peut pas être fixée un dimanche.

Un salarié doit-il travailler le lundi de Pentecôte ?

En pratique, la grande majorité des salariés ne travaillent pas le lundi de Pentecôte même si ce jour correspond à la journée de solidarité dans leur entreprise. Bien souvent, ils choisissent (ou leur entreprise leur impose) de prendre une RTT ou un jour de congé ce jour là, notamment lorsqu'ils ont des enfants (les écoles étant fermées le lundi de Pentecôte). En effet, un salarié peut tout à fait prendre un jour de congé payé ou de RTT le jour de la journée de solidarité, dès lors que l'employeur le lui accorde.

Qu'est-ce que la journée de solidarité fractionnée ?

Il est possible de fractionner les heures à travailler pendant la journée de solidarité. Elle prend alors la forme de 7 heures de travail supplémentaires réparties sur d'autres jours de l'année. La journée de solidarité est également applicable aux salariés à temps partiel. La durée de cette journée est alors calculée proportionnellement à leur durée normale de travail.

Le travail pendant la journée de solidarité majore-t-il le salaire ?

Le salarié ne peut pas bénéficier d'une majoration de salaire pour le seul fait d'avoir travaillé pendant la journée de solidarité. Il ne bénéficie donc pas d'une rémunération en plus dès lors qu'il ne travaille pas plus de 7 heures ce jour là s'il est à temps complet. En revanche, si le salarié effectue des heures supplémentaires lors de la journée de solidarité, sa rémunération doit naturellement être majorée.

Il est par ailleurs conseillé à l'employeur de faire figurer la journée de solidarité sur le bulletin de paye remis aux salariés. Cela lui permettra de prouver que cette journée a bien été accomplie.

Peut-on accomplir deux journées de solidarité si on change d'employeur ?

Si le salarié qui change d'entreprise en cours d'année a déjà effectué une journée de solidarité chez son précédent employeur, les heures effectuées chez le nouvel employeur au titre de cette journée doivent être rémunérées. Elles s'imputent sur le contingent annuel d'heures supplémentaires (ou d'heures complémentaires pour les salariés à temps partiel) et donnent lieu à une contrepartie en repos.

  • Article L. 3133-7 du Code du travail : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033020869
  • Loi n° 2008-351 du 16 avril 2008 relative à la journée de solidarité : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000018656009
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