Les obligations : définition, risques, achats

"Les obligations : définition, risques, achats"

Ce que vous devez savoir sur les obligations, à taux fixe ou taux variable, et notamment les obligations convertibles. Définition, cotation, fiscalité, avantages et risques...

Qu'est-ce qu'une obligation ?

Les obligations sont des titres de créances, émises généralement par les sociétés et les Etats pour emprunter des fonds sur les marchés. En souscrivant à une obligation, on prête donc à l'organisme émetteur. On reçoit en contrepartie un intérêt annuel (le "coupon") avant d'être remboursé au terme de l'emprunt.

Après leur émission, les obligations sont généralement cotées sur les marchés financiers. Ce qui permet aux investisseurs de les acheter et de les vendre avant leur échéance. Leur valeur varie en fonction de l'évolution des taux du marché.

Quelle est la durée de vie d'une obligation ?

La durée de vie d'une obligation varie de quelques mois à plusieurs décennies (notamment pour les emprunts d'Etat). Les obligations à courte durée de vie ou celles qui sont achetées peu de temps avant l'échéance sont celles qui présentent le moins de risques puisque les variation de taux sont plus prévisibles à court terme.

Le taux d'une obligation est-il fixe ou variable ?

Les obligations sont généralement émises à taux fixe : pendant toute la durée de l'emprunt, le titulaire perçoit un coupon fixe, déterminé en pourcentage de la valeur faciale de l'obligation. Mais certaines obligations, notamment certains emprunts d'Etat, sont émises à taux variable. Ce taux variable suit l'évolution des taux du marché, lui-même tributaire généralement de l'inflation. Si les taux augmentent, le coupon augmente également. Et vice versa.

Les coupons d'obligations sont-ils distribués ou capitalisés ?

La plupart des obligations distribuent un coupon annuel. Certaines capitalisent les coupons chaque année et les versent au terme de l'emprunt, en même temps que le remboursement du capital.

Qu'est-ce qu'une obligation convertible ?

Certaines obligations émises par les sociétés permettent, sous certaines conditions, d'être échangées contre des actions de la société émettrice. Leur valeur suit alors à la fois le cours de l'action sous-jacente et l'évolution des taux du marché.

Comment est remboursée une obligation ?

A l'échéance, c'est-à-dire à la fin de sa durée de vie, l'obligation est remboursée au nominal. Une obligation qui a été émise à une valeur de 1 000 pour un intérêt de 2% sur dix ans sera donc remboursée 1 000 au terme des dix ans. L'épargnant retrouve donc le capital qu'il a investi au départ.

Quand vendre une obligation ?

La vente d'une obligation avant son échéance peut se traduire par une plus-value ou une moins-value. Elle comporte donc un risque en capital. En principe, la valeur d'une obligation augmente quand les taux du marché baissent et elle baisse quand les taux augmentent.

Ce phénomène est compréhensible. A son émission, le taux d'une obligation reflète les conditions du marché. Si plus tard, les conditions de marché se révèlent plus rémunérateurs, l'obligation devient moins attractive, et donc sa valeur baisse.

Exemple : une obligation d'une valeur de 100 est émise en année N au taux de 3% sur dix ans. Elle rapporte donc 3 € par an. En année N+3, les taux du marché augmentent pour atteindre 5%. Les épargnants n'achèteront cette obligation que si elle rapporte du 5%. Elle vaudra donc théoriquement 60 € puisque 60 x 5% = 3 €. Le même raisonnement s'applique en cas de baisse des taux du marché.

En résumé, le prix d'une obligation varie pour qu'elle procure le même rendement que celui du marché.

Quels sont les risques des obligations ?

L'achat d'une obligation expose donc à deux types de risques.

Défaillance de l'émetteur

C'est le risque le plus grave : la défaillance de l'émetteur qui ne peut donc plus rembourser l'obligation à l'échéance. Ce risque est très limité pour les obligations d'Etat, exceptions faites des pays en crise. Le taux traduit en fait le degré de confiance des investisseurs dans le pays concerné. Et donc le caractère spéculatif de l'obligation. Le même schéma s'applique aux obligations émises par les grandes sociétés. Plus la société est solide, plus le risque de défaillance est faible, plus le taux d'intérêt est faible. Et vice versa.

Variation des taux d'intérêt

Le deuxième risque quand on achète une obligation est la variation des taux du marché. Certes, ce risque n'intervient que si l'on vend l'obligation avant son échéance. Mais on ne peut jamais exclure une revente anticipée en cas de besoin de liquidités.

Quel impôt sur les obligations ?

En matière de fiscalité, l'impôt sur les obligations varie selon qu'il s'agit de revenus ou de plus-values.

  • Les coupons d'obligations encaissés par l'épargnant sont soumis au régime des placements à revenus fixes.
  • Les plus-values de cessions d'obligations sont soumises au régime des plus-values mobilières.

Peut-on acheter des obligations lors de leur émission ?

Sauf exceptions, il est difficile pour un particulier d'acheter des obligations lors de l'émission. La plupart du temps, ce sont les investisseurs institutionnels (banque, assurances, fonds de placement, etc.) qui souscrivent la totalité de l'émission.

Une fois qu'elles sont émises, les obligations sont généralement cotées en bourse. Un particulier peut donc les acheter sur ce marché secondaire pour peu que le titre soit assez liquide. Il devra pour cela passer un ordre d'achat (ou de vente) à son intermédiaire financier et supporter des frais de transaction.

Quels sont les différents types d'OAT ?

Les obligations les plus accessibles sur ce marché secondaire sont les emprunts d'Etat français : les OAT (obligations assimilables du Trésor). L'Etat a en effet organisé ce marché afin que les particuliers puissent facilement investir quel que soit le montant de leur investissement. Ils peuvent ainsi placer leur épargne :

  • dans des OAT classiques ;
  • dans des OATi, c'est-à-dire dont le taux d'intérêt, plus faible au départ que celui des OAT classiques, est indexé sur l'inflation ;
  • des OAT de capitalisation, qui capitalisent les intérêts pour les rembourser à l'échéance avec le capital.

Combien coûte une obligation ?

Le prix des actions est lié au jeu de l'offre et de la demande et aux anticipations des investisseurs sur les performances futures de la société concernée. Le prix des obligations est étroitement lié aux taux du marché. Plus les taux augmentent, plus le prix de l'obligation baisse. Et vice-versa.

Dans la pratique, le prix d'une obligation déjà émise, négociable sur le marché secondaire, s'adapte en permanence à l'évolution des taux pour que le rendement annuel soit identique pour toutes les obligations ayant la même date d'échéance.

Exemple : soit une obligation de 100 € émise sur dix ans avec un taux de 5%, qui sert donc 5 € chaque année. Si les taux montent à 10% quelques années plus tard, le prix de l'obligation va diminuer pour que les 5 € servis chaque année représentent un intérêt annuel de 10%. Ce qui donne un prix de 50 € sur le marché secondaire.

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